
Il y a parfois des projets d’établissement qui sont si impressionnants qu’ils méritent de s’y attarder. C’est le cas de celui mené à bien par le collège de Provence à Marseille et Claude Dufour, professeur d’arts plastiques et co-organisatrice du projet qui a sollicité l’intervention de l’artiste plasticien Olivier Grossetête.
Pour ce projet artistique, l’’ensemble des élèves de l’école ainsi que certaines classes du collège saint Mauront ont été réunis autour d’une construction participative en carton sur la place Bargemon, près du vieux port de Marseille, conçue par Olivier Grossetête.
L’artiste avait été déjà remarqué dans la ville en 2013 avec la réalisation de « La ville éphémère », dont voici la vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=JM6UQ10k9Ks
Après un appel à projet il a su retenir l’attention pour sa démarche poétique et participative.
Un grand espace de l’établissement a permis de constituer les pièces maîtresses de la construction d’une arche sur 2 semaines. Les classes se sont succédées réalisant des éléments conçus et structurés par l’artiste qui utilise le logiciel Sketchup. Pour ceux qui ne connaissent pas Sketchup, c’est un logiciel de modélisation et de présentation en 3D conçu au départ par des architectes. Il permet la modélisation d’esquisses en trois dimensions de façon simple, rapide et intuitive. Nombreux enseignants de technologie ou d’arts plastiques s’en servent dans leurs cours avec les élèves.
Vous pouvez le télécharger gratuitement ici
Voici les plans de l’œuvre faits avec Sketchup :
Une fois les pièces en carton fabriquées, elles ont été acheminées vers un entrepôt près de la place pour être montées
le jeudi 9 avril 2015 sur la place de la mairie et pour le plaisir de tous.
L’assemblage est surprenant puisque chaque niveau est monté de haut en bas. Une fois un niveau terminé, l’ensemble de la structure est soulevée par les participants afin d’y ajouter le niveau inférieur qui est scotché.
L’arche réalisée est une construction éphémère; elle a été visible durant une heure jusqu’à sa démolition.
Qui est Olivier Grossetête ?
Olivier Grossetête est artiste plasticien. Diplômé en 1998 de l’Ecole des Beaux-arts de Valence, où il engage une réflexion sur les rapports entre l’idée et l’action, l’œuvre et son contexte, le volume et sa matière et commence à explorer l’espace urbain avec le désir d’interroger l’architecture et sa symbolique. En 2000, il réalise Un bateau ivre 1, court-métrage qui met en scène un bateau en papier à l’échelle 1 faisant référence à des scènes célèbres du cinéma. À la fois performance, film, objet, Un bateau ivre 1 fonde la démarche poétique d’Olivier Grossetête, autour de la dimension éphémère de la performance et de ses traces. Ce film est présenté dans plusieurs festivals et foire d’art contemporain entre 2001 et 2003 (Vidéo Cube à la FIAC avec la galerie Sollertis, à Tours, Taxi à Bruxelles puis à Athènes). À partir de 2002, Olivier Grossetête développe des constructions monumentales collectives avec la volonté qu’elles deviennent autonomes par rapport à l’architecture existante, qu’elles soient autoportées. Les ateliers de préparation des constructions deviennent alors des temps de fédération des équipes, constituées d’amateurs, habitants des villes où elles ont lieu. Très vite, ces ateliers préliminaires s’affirment comme partie intégrante de l’oeuvre, créant un noyau de personnes générant une énergie collective de départ, puis contaminant le public présent par contagion dans leur désir de voir la construction s’ériger. Prenant acte de cette ‘énergie collective toujours présente lors de ces performances, Olivier Grossetête s’oriente vers leur dimension narrative, à travers notamment la sonorisation du déroulement. Plusieurs constructions monumentales en carton s’élèvent à la force des bras de centaines de participants à Nîmes, Annecy, Genève, Aix-en-Provence, Dignes-les-Bains, Miramas, Aubagne et Martigues dans le cadre du festival Small is beautiful de Lieux publics. À partir de 2011, Olivier est invité pour ses constructions éphémères dans de nombreuses villes en France et Europe (Manchester, Glasgow, Kosice…), notamment avec le réseau IN SITU, initiant une série de Villes éphémères à l’échelle européenne.
La construction
L’assemblage
L’œuvre participative érigée
La démolition
Un projet d’une telle envergure a de quoi faire rêver la communauté éducative et les élèves qui ont pu se rendre compte du cheminement artistique, de la conception à la réalisation d’une œuvre monumentale.
Bravo à tous !
Et avec mes remerciements au Père Sevez qui m’a autorisé à publier ce travail.
J’espère que ce travail impressionnant donnera des idées aux enseignants et les encouragera dans leur démarches de partenariat avec des artistes et institutions.
Sylvia Ladic
Excellente initiative et la démarche plastique et pédagogique originale qui nous séduit à plus d’un titre
Ce qui m’a impressionné le plus je crois c’est l’hystérie avec laquelle les jeunes se jettent sur l’objet, ils arrivent comme une vague et s’abattent sur lui avec beaucoup de vigueur, de force, c’est objet est cathartique, je crois que son statut réside principalement dans cette approche de l’art et la vie.
Bonjour,
Une question, avez-vous une parenté avec Robert Grossetête. 1175-1253.
De Domé.
Artiste auteur en arts graphiques, plastiques et visuels
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