
Mes élèves me font souvent circuler des liens vers des logiciels générateurs d’images et non artistiques. Il devient difficile pour eux de poser une frontière bien claire entre l’art génératif et les nombreux outils disponibles sur le net qui permettent de transformer une image en chiffre, générer des fractales, ajouter sa tête sur un fond préétablit etc. Quand les artistes deviennent programmeurs d’art génératif, voici comment savoir si c’est de l’art :
L’Art Numérique ou « Net-Art » s’est développé à partir des années 1980 et n’a cessé d’évoluer en même temps que les nouvelles technologies. Il a laissé dans son sillage de nouvelles catégories artistiques telles que la « réalité virtuelle », la « réalité augmentée », « l’art interactif » ou encore « l’art génératif ».
L’Art Génératif se base sur des algorithmes pour concevoir des œuvres se générant d’elles-mêmes déterminées à l’avance ou non.
L’artiste ne crée pas vraiment l’œuvre, mais plutôt le moyen de la produire.
L’art génératif suscite de vives critiques du fait qu’il soit directement généré par des ordinateurs.
Ne pensez pas faire de l’art avec ses machines, car l’art ici réside essentiellement dans le procédé de création des programmes informatiques qui génèrent automatiquement des formes et des couleurs ou se combinent à d’autres formes d’art. Ajoutons que l’art est dans la démarche volontairement marquée comme artistique du créateur. Donc l’artiste est le seul créateur de ces machines à générer de l’art. Leur résultat n’est pas pour autant une œuvre.
Rappelons qu’être artiste est un métier, un engagement, une posture.
Quelques exemples :
L’artiste Lia réalise un « travail interactif de génération audio-visuel », “I said if”a été réalise pour l’exposition Art et Machines, qui présente des « machines à faire de l’art » depuis la machine à dessiner de Jean Tinguely aux artistes contemporains se tenant au musée Tinguely de Bâle.
Œuvres de l’artiste Joshua Davis
Joshua Davisest un artiste, designer et ingénieur. Il lie programmation et création graphique pour composer ses univers à partir de bibliothèques de formes et de couleurs.
Dans l’interview de Joshua Davis dont le lien figure en fin d’article, celui-ci précise bien que son « Art tient plus dans le code que dans les visuels qu’il produit ».
Nabaz’Mob (Opéra pour cent lapins communicants) 2006-2011 Antoine Schmitt et Jean-Jacques Birgé
Jean-Jacques Birgé est designer sonore, spécialiste des compositions musicales interactives et artiste plasticien. Il s’allie à Antoine Schmitt qui travaille la programmation informatique comme médium. « Ensemble ils réalisent un véritable opéra dont les interprètes sont les lapins communicants Nabaztag, développés et commercialisés par la société Violet en 2005. A l’origine ces robots sont des accessoires qui permettent, par le biais d’une connexion Internet en Wifi, de diffuser des informations en temps réel telles que la météo, le trafic routier, l’état de la boîte de réception de courriels… »
« Antoine Schmittest un artiste plasticien français qui utilise le code comme matériau de travail pour explorer la notion de mouvement et son rapport avec la forme depuis les années 1990. A l’origine ingénieur programmeur en interactions homme-machine et en intelligence artificielle, il développe une série d’installations – des dispositifs sur écran, en ligne ou dans la ville – souvent minimalistes. »
Antoine Schmitt – Still living, 2006 – Photo: ONUK
« Still living » est une de ses pièces les plus formalistes, et les plus politiques dans le regard que la série porte sur la quantification du réel et du vivant.
Antoine Schmitt est plasticien et artiste numérique. Il crée des formes « programmées pour être libres ». Ses objets ou dispositifs peuvent être virtuels, physiques, visuels ou sonores, questionnant la liberté humaine. Il réalise une œuvre empruntant à différents champs disciplinaires leur langage : la danse, la musique, le cinéma, l’architecture ou la littérature, et en revisite les codes.
Sergio Albiac :
Œuvre de l’artiste Sergio Albiac.
Sergio Albiac, artiste espagnol, réalise ses œuvres selon une méthode consiste à recréer des portraits à partir de trames vidéos en rapport avec la personne qu’il peint. Il crée aussi des portraits génératifs en mouvement tel que « Content a queen« , que vous pouvez voir ci-dessous.
Joshua Ott :
Joshua Ott.
La source de ces expressions est mathématique, mais l’intention est purement artistique.
Reste à savoir, avec des codes sans cesse revisités et des limites sans cesse repoussées, où s’arrête la Science et où commence l’Art…
Aussi pour trouver les prémices de l’art génératif, nous pouvons nous tourner vers les machines à dessiner de Jean Tinguely et autres engins à faire de l’art visibles dans l’article suivant : Les étonnants outils et machines des artistes
Pour aller plus loin :
Une interview de Joshua Davis ici : http://www.etapes.com/interview-joshua-davis
http://museoscope.wordpress.com/tag/antoine-schmitt/
http://www.sergioalbiac.com/
sources :
http://www.createonearth.com/articlel-art-generatif-105617671.html
http://www.liaworks.com/category/theprojects/
http://www.wildwebstories.com/archives/399/2011/11/22/lart-generatif-antoine-shmitt/
http://museoscope.wordpress.com/tag/antoine-schmitt/
S. Ladic –
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